INTERSECTIONALITE'
Théorie crée en 1989 par Kimberley Crenshaw, universitaire afro-américaine et militante des droits civiques. Partant de l'idée que les catégorisations sociales sont interconnectées entre elles (genre, ethnie, classe, identité sexuelle ...) Cresnshaw explique que la condition d'un individu ne peut être analysée sans considérer la multiplicité des caractéristiques qui le concernent.
En parlant de femmes noires et de femmes de couleur, elles souffrent du chevauchement de la discrimination sexuelle et du racisme lié à leur groupe ethnique.
RACISME SYSTEMIQUE
Aussi appelé racisme institutionnel ou structurel.
Il fait référence à la notion d’une société construite sur un standard raciales blanc (il s’applique également au concept de genre et de classe : un homme riche blanc a de meilleures opportunités).
Cela est enraciné dans notre pensée quotidienne et fonctionne comme un système : politiques, lois, justice pénale, soins et système sanitaire, éducation, logement, pratiques ou accès en matière d'emploi, et plus encore.
Un exemple : en tant que femme noire avec un niveau d'éducation élevé et des bonnes références, c'est un « non» si vous voulez louer une maison dans un quartier « haut de gamme », tandis qu'un ami blanc pourra la visiter.
Je l'ai personnellement vécu, j'ai appelé un appartement et ils m'ont dit qu'il était loué à la minute où ils m'ont vu (au téléphone, j'ai donné mon nom italien). J'ai demandé à un ami (hommes et femmes blancs) d'appeler, ils ont pu le visiter et l'un d'eux l'a finalement loué !
PRIVILEGE BLANC
Le privilège blanc est le concept qui explique les avantages que possède la population blanche dans une société bâtie sur l'inégalité raciale et l'injustice.
Cela ne veut pas dire que les Blancs ont une vie plus facile mais que la couleur de leur peau n'est pas un motif de discrimination et de souffrance.
Il existe évidemment d'autres privilèges (socio-économiques, masculins, hétérosexuels, sans handicap mental ou physique, âge); mais le privilège des blancs est probablement celui qui persiste malgré les changements historiques et sociaux.
Il y a plusieurs exemples concrets de la vie quotidienne à la vie publique: la population blanche est représentée partout dans les médias et dans la grande distribution, personne ne remet en cause la nationalité d’une personne blanche sans raison valable, les produits (cosmétiques, vêtements ...) sont conçus pour la norme et le standard de la population blanche (la fameuse couleur chair qui ne correspond qu'à une partie de la population), le marché du travail surtout dans certains domaines prestigieux ; est construit autour d'une idéologie blanche.
Important: cela n'efface pas toutes les difficultés ou les discriminations qu’on peut vivre en tant que personne blanche mais la différence est que vous n'aurez jamais le poids du racisme contre vous.
MICRO-AGRESSIONS
Le mot «microagression» a été inventé par le Dr Chester Pierce, professeur et psychiatre noir à Harvard en 1970.
Pierce a étudié la présence continue de représentations stigmatisantes de personnes de couleur à la télévision.
Il les définit comme: «des échanges subtils, étonnants, souvent automatiques et non verbaux qui sont des« humiliations »des Noirs et des personnes de couleur».
De nos jours, les micro-agressions se présentent sous la forme de déclarations, d'actions ou d'incidents, qui peuvent indirectement ou involontairement infliger une discrimination à des membres de tout groupe dit «minoritaire».
Quelques exemples de micro-agression:
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"Je ne vois pas la couleur." (Nier la réalité et l'expérience vécue d'une personne noire).
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"Votre nom est si difficile à prononcer." (Rappelez-leur qu'ils sont «autres» et que votre culture est la culture dominante).
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"Toutes les vies comptent." (Souvent utilisé en réponse à Black Lives Matter, «toutes les vies comptent» est très problématique car il dérive la conversation et ne reconnaît pas les injustices spécifiques qui se produisent à l'égard des Noirs et des personnes de couleur.)
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Ne pas respecter son corps ou ses limites: toucher les cheveux sans demander, poser des questions intrusives et exiger une réponse, faire des commentaires sur leur réussite «surprenante» ou «exemplaire» en supposant qu'une personne de couleur ou noire qui réussit dans la vie est une ' exception.
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Avoir des comportements ou des attitudes irrespectueux: tutoyer automatiquement une personne noire ou de couleur, les rabaisser; agripper instinctivement le sac en passant prés d’une personne non blanche; parler de manière enfantine en supposant que la personne en face ne parle pas notre langue ou ne la comprend pas
C’est des petites choses, soyez prudents!
COLORISME
Le colorisme est défini comme un préjugé ou une discrimination contre les personnes au teint foncé.
Cela peut provenir d'un groupe externe (c'est-à-dire des Blancs montrant une préférence pour les Noirs à la peau plus claire) ou se produire au sein du même groupe ethnique (en raison d'un racisme intériorisé).
Un exemple est le système des castes en Inde où plus la peau est foncée, plus la caste à laquelle on appartient est défavorisée.
Dans le monde du cinéma, c'est un problème très vaste. Les acteurs à la peau plus claire dénoncent le fait qu'ils sont souvent les seuls représentants des personnes noires et de couleur car ils sont considérés comme «la version acceptable de la peau noire» (Zendaya).
Certaines actrices ont été refusées au casting parce qu'elles étaient considérées comme «trop sombres» pour la télévision ou le cinéma dans les médias de masse.
(Exemple: Lupita Nyong’o, star de Black Panther).
Le racisme systémique fonctionne également avec le colorisme, il semble que la société avantage les gens en fonction du ton de plus en plus clair de leur peau.
Dans certaines cultures dans des communautés noires et de couleur, les personnes à la peau claires admettent qu'ils ont des privilèges différents, refusés à ceux qui ont le teint plus foncé, et qu'ils ne sont pas victimes du même type de racisme.
ALLIÉ.E
Une personne qui ne fait pas partie d'un groupe marginalisé particulier mais qui essaie d'aider à mettre fin à l'oppression de ceux qui en sont victimes.
Un.e allié.e est quelqu'un à qui on peut faire confiance pour utiliser sa force et ses privilèges au service du bien qui profitera à un groupe de personnes opprimé.e.s spécifique.
Il existe de nombreuses façons d'être un.e bon allié.e, et il est important de ne pas à devenir un allié performatif (juste des discussions et un partage sur les réseaux sociaux, pas d'actes concrets).
Si vous voulez être un.e bon allié.e, FAITES-LE: Écoutez les personnes marginalisées, défendez-les, éduquez-vous et éduquez les autres autour de vous; en commençant par votre famille.
Utilisez votre privilège pour protéger les autres, soyez conscient de votre pouvoir, mais ne faites jamais de l'ombre à celui des autres.
Ensemble, nous pouvons changer les choses!
WHITESPLAINING
Discours condescendant et paternaliste prononcé par des Blancs à l'égard des Noirs et des personnes de couleur sur des sujets liés aux questions raciales ou à l'injustice, définissant ce qui devrait ou ne devrait pas être considéré comme raciste, expliquant comment les personnes non blanches devraient se sentir ou réagir au racisme.
Manifestement extrêmement dépréciatif et offensant !
BIAIS INCONSCIENTS
Il est important de noter que les préjugés, conscients ou inconscients, ne se limitent pas à l'appartenance ethnique.
Bien que les préjugés et la discrimination raciale soient bien documentés, des préjugés peuvent exister à l'égard de tout groupe social. L'âge, le sexe, l'identité de genre, la capacité physique, la religion, l'orientation sexuelle, le poids et bien d'autres caractéristiques sont sujets à des préjugés.
Les préjugés inconscients sont des stéréotypes sociaux sur certains groupes de personnes que nous formons en dehors de notre conscience.
Nous avons tous des croyances inconscientes sur les différents groupes sociaux et identités, et ces préjugés découlent de notre tendance à organiser le monde en catégories.
Le préjugé inconscient est beaucoup plus répandu que le préjugé conscient et souvent incompatible avec nos valeurs conscientes.
Certaines situations peuvent les activer ou les faciliter !
Par exemple, les préjugés peuvent être plus fréquents lorsque vous faites plusieurs choses en même temps ou lorsque vous vous sentez sous pression
Attention : ce n'est pas parce que vous ne le remarquez pas que cela ne blesse pas quelqu'un d'autre.
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